Le chantier du siècle : Sauvons le Fort Boyard !

Depuis sa construction, les principales faiblesses du Fort Boyard sont les difficultés d'accès et les assauts de l'océan. Pour corriger ces deux points, le département de la Charente-Maritime souhaite reconstruire deux éléments qui ont existé par le passé, mais détruits par l'océan au milieu du XXe siècle : un éperon au pied de la face nord et un havre d'accostage côté vigie au sud.

Comme à l'origine, le futur éperon permettra de briser les vagues avant qu'elles ne se fracassent sur le monument. Le futur havre d'accostage, véritable petit port, permettra d'arriver et de quitter le monument en bateau, d'une façon bien plus sécurisée.
La reconstruction avec des matériaux modernes de ces anciens ouvrages en pierres de taille, projet complètement utopique il y a quelques années, devient le chantier le plus important depuis la construction du monument, notamment car il va modifier définitivement la silhouette du "vaisseau de pierre" que nous avons connu ces dernières décennies.

Avec ces travaux, qui se feront chaque année en parallèle du tournage des émissions, le département de la Charente-Maritime (propriétaire du fort) regarde à long terme, et prépare le monument à l'ouverture à la visite du public à l'horizon 2028.

Nous vous proposons de retrouver les principales informations et les photos marquantes de l'avancement du projet sur cette page fil-rouge (nouvelles publications fréquentes). L'Histoire du fort continue d'avancer avec ce "chantier du siècle" !...

A noter : La présentation complète des nouveaux ouvrages du projet sera disponible prochainement sur d'autres pages de la rubrique LE FORT.

La ruine inéluctable : Des études techniques pour comprendre (2020-2023)

- Automne 2020 : Le Conseil Départemental de la Charente-Maritime demande à un bureau d’études de modéliser le Fort Boyard afin de reproduire les effets de la houle, du ressac et des vagues. Ces observations doivent permettre de livrer différents scénarios pour protéger le monument des assauts de l'océan, qui fragilise inexorablement les pierres des façades. Lorsque les résultats seront publiés, les élus locaux devront choisir la meilleure solution : soit reconstruire à l'identique le brise-lames et le havre (avec des éléments maçonnés), soit introduire des éléments techniques plus modernes.

- 22 décembre 2020 : La rénovation du Fort Boyard a été inscrite dans l’accord du plan de relance signé entre l’État et le Département de la Charente-Maritime. Grâce à cela, les années 2021 et 2022 serviront à réaliser des premiers travaux de restauration au sein du monument et à faire diverses études. L'accord indique que l’État participera à hauteur de 810 000 euros.

- 5 février 2021 : Le Conseil Départemental de la Charente-Maritime confirme la reconstruction d'un brise-lames et d'un port de débarquement. Pour un coût d'environ 30 millions d'euros, le chantier pourrait commencer au plus tôt en 2023. L'architecture, les éléments techniques ou les choix esthétiques de ces deux futurs éléments n'est pas encore dévoilé.

- 21 septembre 2021 : D'après Le Parisien, le démarrage des travaux est repoussé à 2024.

- 27 janvier 2022 : Le journal Sud-Ouest rapporte que le département de la Charente-Maritime recherche des mécènes pour participer aux financements des travaux dont le coût est passé à 36 millions d'euros.

- 2 juillet 2022 : D'après un reportage sur la chaîne locale NoA, le démarrage des travaux est repoussé à 2025.

- Été 2022 : Le département de la Charente-Maritime lance un appel d'offres auprès des entreprises de travaux publics et maritimes.

- Septembre 2022 : Le Département de la Charente-Maritime réalise un inventaire complet des nombreuses fissures dans les cellules du fort, de l'état extrêmement endommagée de la risberme et des blocs de protection détruit ou déplacés. La conclusion du département donne le ton de la gravité de la situation : "Les études, et notamment l’expertise menée par UBC Ingénierie, concluent à la ruine inéluctable du fort Boyard si des ouvrages destinés à assurer sa protection vis-à-vis des courants et de la houle ne sont pas construits."

- Octobre 2022 : Au terme de l'appel d'offres pour trouver les entreprises qui réaliseront les travaux, le département de la Charente-Maritime a retenu quatre groupements d'entreprises, dont les noms sont évidemment secrets à cette date. Les services du département travaillent avec chacun d'eux pour définir le meilleur projet, en mettant à disposition des documents historiques.

- Été 2023 : L'Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) a procédé à des fouilles dans l'enrochement du fort lors de l'été 2023. Dans un rapport publié en 2024, nous découvrons des photos détaillées des bases du monument, qui permettent de mieux comprendre ce qu'il reste comme vestiges sous-marin, notamment de l'ancien havre d'abordage.

- Septembre-octobre 2023 : Le Groupe GEOTEC poursuit les investigations géotechniques nautiques depuis une plate-forme autoélévatrice qui se déplace selon les marées. L'entreprise a pu réaliser deux campagnes deux relevés : "la mission G1 comprenant la définition et analyse du modèle géotechnique le long des ouvrages. La mission G2 AVP comprenant, pour les nouveaux ouvrages, l’étude des fondations avec leur type, leurs niveaux d’assise et les tassements induits" (voir la vidéo Youtube de l'intervention de 2023). Une nouvelle intervention est prévue en 2024.

L'annonce du projet : Une concertation et un financement à trouver (2024)

- 19 avril 2024 : Après plusieurs mois de silence sur ce projet, le Département de la Charente-Maritime lance la communication officielle sur le chantier de rénovation, intitulé Sauvons le Fort Boyard !. Le projet est dévoilé aux journalistes lors d'une conférence de presse (voir aussi la vidéo d'annonce). Un résumé complet est disponible dans un dossier de concertation de 64 pages, où l'histoire du monument est retracée, et notamment les anciens moyens de défenses contre l'océan, détruits au cours du XXe siècle par manque d'entretien. Ensuite, c'est au tour du projet de se montrer avec les premiers visuels et maquette des travaux de reconstruction des ouvrages de protection. Prévu entre 2025 et 2027, le projet se décompose en trois parties :

- Premièrement, de 2025 à 2027, la consolidation/réparation/reprise complète de la risberme tout autour du fort ; et la remise en place sur tout le pourtour du fort des blocs de maçonnerie permettant une réduction de l'énergie de la houle.

- Deuxièmement, en 2025 et 2026, la reconstruction du havre d'accostage côté sud. L'ouvrage d'un seul élément sera en béton avec finition matricée, reprenant l'aspect des pierres en granit du soubassement du fort. Il est composé de deux jetées (Ouest et Est) de 11,20 mètres de haut et d'une troisième jetée (Sud) pour refermer le havre. Le passage pour les bateaux sera équipé d'une barrière flottante "anti-franchissement". À l'intérieur, des anneaux d’amarrage et des escaliers sont prévus pour accoster les bateaux. Ces escaliers permettront de rejoindre le sommet des jetées, équipées de garde-corps métalliques (potelets et chaînes). L'actuel carrelet sera refait, et allongé de chaque côté pour rejoindre les nouvelles jetées du havre. L’ouvrage sera construit à terre à partir de septembre 2025, transférer par flottaison, puis poser sur site durant l'été 2026.

- Troisièmement, en 2026 et 2027, la reconstruction de l'éperon brise-lames côté nord. L'ouvrage d'un seul élément sera en béton avec finition matricée, reprenant l'aspect des pierres en granit du soubassement du fort. Il s'avancera d'environ 13 mètres sur l'avant du fort, et mesurera 8,50 mètres de haut. Plat sur le dessus, il sera entouré d'un muret de 1,40 mètre. Deux escaliers permettront d'accèder sur l'ouvrage par l'arrière et d'évacuer l'eau. L'éperon sera situé à 2 mètres de la façade du fort, cet espace permettant l'écoulement de l'eau. L’ouvrage sera construit à terre à partir de septembre 2026, transférer par flottaison, puis poser sur site durant l'été 2027.

Le chantier sera réalisé par le "Groupement ETPO" composés des entreprises ARCHITECTURE PATRIMOINE et BRL INGENIERIE pour les études, et le GROUPE ETPO pour les travaux. Plusieurs sous-traitants de la région interviendront à différentes étapes comme TETIS  (assistance travaux subaquatiques), MERCERON (terrassement nautique), LES COMPAGNONS DE SAINT JACQUES (revêtement pavage risberme), LE SCAPHANDRE (assistance accès au fort) et EVIAA MARINE (chaudronnerie). Tout au long du projet, le Département de la Charente-Maritime est assisté par ARTELIA, expert en génie civil, qui suit les études de faisabilité et prépare les dossiers réglementaires relatifs à l’opération. Durant le chantier, ARTELIA continuera le suivi des différentes phases de réalisation des travaux.

Le coût de ce projet s'élève à 44 millions d’euros dont 32 millions d'euros pour les travaux.

- 2 mai 2024 à 9h00 : Ouverture officielle de la concertation préalable qui permet à chacun, de réagir au projet. Le public peut poster son avis et ses idées sur le site dédié www.sauvonslefortboyard.fr ou par e-mail sauvonslefortboyard@charente-maritime.fr ou sur registre papier à la Maison de la Charente-Maritime à La Rochelle, dans les mairies de Fouras, Île d'Aix et Saint-Georges d'Oléron. La fin de la concertation est prévue le 27 septembre 2024 à 17h00.

- 7 juin 2024 : Alors que les tournages des versions étrangères de 2024 sont en cours, France 3 Nouvelle Aquitaine réalise son édition locale ICI 19/20 - Atlantique depuis le Fort Boyard, avec Sylvie MARCILLY (présidente du Conseil Départemental de Charente-Maritime) en invitée. L'occasion de rappeler les grands travaux à venir et de découvrir de plus prêt certains dégâts sur la risberme et les fissures de la façade nord. Mathieu BARBIER, le directeur adjoint de l'eau, de la mer et du littoral de la Charente-Maritime, indique que le fort va être équiper dès cet été 2024 de "fissuromètres" à mesure automatique pour suivre encore plus précisément l'évolution des fissures dans le monument.

- 7 août 2024 : Grâce aux nombreuses photos des internautes, comme en 2023, nous découvrons que la plate-forme autoélévatrice du Groupe GEOTEC est positionnée à nouveau à quelques mètres des façades nord du monument. Elle permet de poursuivre des études des fonds sous-marins sur l'emplacement des futurs ouvrages, dans cette période à la météo idéale.

- 21 août 2024 : Dans un article de France Bleu, on apprend que le Fort Boyard attire toujours durant l'été, au point de créer de gros accidents. En juillet, deux bâteaux se sont échoués sur l'enrochement du fort. L'occasion de rappeler qu'il est interdit de naviguer à moins de 200 mètres, d'y stationner, de s'y baigner ou d'y faire de la plongée sous-marine. Ces actes gênent notamment les études préalables aux travaux à venir, en cours autour du monument.

- 24 août 2024 : Dans un reportage diffusé au journal de 20H de France 2, quelques minutes avant la diffusion de la dernière émission de l'été de Fort Boyard, une inspection du fort est réalisé par les ingénieurs et les élus locaux. D'après le Groupe ETPO en charge des futurs travaux, le but de cette visite est de "faire un état des lieux collectif en vue du démarrage des travaux sur les zones fragilisées de l'édifice. Le coefficient de grande marée ayant permis la réalisation de relevés topographiques et de disposer d’une vision 360° de l’ouvrage existant". Sur les images, au détour du grand escalier, on aperçoit une pierre d'une voûte en cours de glissement, sans compter le nombre de fissures qui augmente en intérieur et en extérieur. Grâce aux grandes marées de ce mois d'août, il est possible de faire le tour à pied du fort, où l'on peut voit l'agrandissement des fissures sur la façade nord et la base de "l'escalier à la mer" détruite ces derniers mois. Le reportage permet aussi de présenter le projet de reconstruction de l'éperon et du havre d'accostage au public, ainsi que la campagne de financement à venir.

- 16 septembre 2024 à 19h00 : À l'occasion d'une réunion publique à Fouras pour présenter le projet aux locaux, nous apprenons grâce au journal Le Littoral que le "début de la campagne de souscription volontaire populaire" commencera lors de la diffusion de la 9e et dernière émission de la saison 2024 de Fort Boyard, prévue en décembre sur France 2. De plus, de nouveaux détails sont communiqués concernant le financement des 44 millions d'euros du projet : la Direction régionale des affaires culturelles devrait intervenir pour 3 millions d’euros au niveau de la risberme ; le Département a déjà commencé à se constituer un petit matelas financier ; l'Appel au mécénat est déjà prévu, la Fondation du patrimoine a assuré de son soutien, France Télévisions prévoit la diffusion de spots publicitaires pour encourager à faire un don, Adventure Line Productions payera un loyer plus élevé (100 000€ au lieu de 70 000€ par an), la campagne de souscription volontaire populaire (pour les particuliers français et étrangers), "tous rêvent que le succès soit similaire à celui de la cathédrale Notre-Dame" d'après Sylvie MARCILLY (présidente du Conseil Départemental de Charente-Maritime).

- 27 septembre 2024 à 17h00 : La concertation préalable est terminée ! Le Département de la Charente-Maritime va maintenant faire un bilan des messages publiés durant les 5 derniers mois via le site Internet, les registres des mairies, des expositions itinérantes ou de la réunion publique de Fouras. Le bilan sera rendu public dans quelque semaines.

- 18 octobre 2024 : D'après un article du journal Le Littoral, les derniers détails viennent d'être fixer avant le lancement de la campagne de souscription volontaire populaire en décembre 2024. En effet, le ministère de l’Économie et des finances a donné son accord au Département de la Charente-Maritime pour cette opération (pour chaque don, le donateur aura une déduction fiscale de 66 %).
Ghislaine GUILLEN (conseillère départementale du canton de Saujon et nouvelle « ambassadrice du projet fort Boyard ») fait déjà des projections sur les comptes du projet "qui coûtera 36 millions d’euros hors taxes (44 millions d’euros TTC, y compris les études) : le Contrat de plan Etat-Région donnera 3 millions d’euros ; le Conseil d'Architecture d'Urbanisme et de l'Environnement (CAUE) 3 millions également ; le Département avait réservé 11 millions d’euros de droits de mutation. Il est prévu de faire un emprunt de 10 millions d’euros sur une très longue durée, 50 ans, auprès de la Banque des territoires ; les 9 millions d’euros restants sont, eux, espérés par l’engouement populaire et la notoriété du monument, rendu évidemment célèbre par l’émission diffusée en France et dans de nombreux pays ; le lancement du mécénat sera également organisé en collaboration avec la Fondation du patrimoine."

Le chantier : La réfection de la risberme (2025)

D'après le planning prévisionnel de 2024, cette année 2025 sera consacrée à la finalisation du dossier administratif et aux débuts des travaux de la risberme (protection des fondations sous-marine), qui s'étendra jusqu'en 2027.

Le chantier : La reconstruction du havre d'accostage (2026)

D'après le planning prévisionnel de 2024, cette année 2026 sera consacrée aux travaux et à la mise en place du havre d'accostage au sud du fort.

Le chantier : La reconstruction de l'éperon (2027)

D'après le planning prévisionnel de 2024, cette année 2027 sera consacrée aux travaux et à la mise en place de l'éperon au nord du fort.

La livraison : L'ouverture au public et le début de la restauration (2028)

D'après le planning prévisionnel de 2024, cette année 2028 sera consacrée à la fin du chantier, à l'ouverture au public et au lancement des travaux des restaurations (probablement des façades).

Pour en savoir plus...

- Maître d’Ouvrage (MOA) : Département de la Charente Maritime
- Assistance à Maître d'Ouvrage (AMOA) : Artelia
- Groupement constructeur : Groupe ETPO, Architecture Patrimoine, BRL Ingénierie
- Sous-traitants : Tetis, Merceron, Les Compagnons de Saint Jacques, Le Scaphandre, Eviaa Marine

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Date de dernière mise à jour : 21/10/2024

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