Il connaît le Fort dans ses moindres recoins. Entre lui et l’impétueux vaisseau de pierre, l’histoire se poursuit, contre vents et marées, depuis onze belles années. Tout juste débarqué du Fort, après une semaine de tournage intensive, Olivier Minne, rincé mais heureux, dévoile avec enthousiasme les coulisses de cette nouvelle saison.
France 2 : Comment s’annonce cette nouvelle saison de Fort Boyard ?
Olivier Minne : Elle est résolument placée sous le signe de l’aventure : des épreuves inédites et surprenantes dans des décors sublimes – notamment celui du manoir. Et puis, le Fort voit également arriver cette année de nouveaux personnages : Delphine Wespiser se glisse dans la peau de Blanche ; Willy Rovelli endosse le tablier du cuisinier (un peu psychopathe !) ; et Mister Boo rejoint désormais Lady Boo. Je ne désespère donc pas un jour de voir débarquer un Baby Boo ! Mais bon, pour ça, il faudrait qu’ils y mettent tous les deux un peu du leur !
France 2 : Comment se sont montrés les candidats cette année ?
Olivier Minne : Très impliqués. Pour cette édition 2013, les profils des candidats sont très différents. Des seniors – comme Patrice Laffont et Danièle Évenou – aux plus jeunes, sans oublier les quadras… Ont également participé des chanteurs, des comédiens, des sportifs, mais aussi des grands chefs, comme Philippe Etchebest… En bref, il y en aura pour tous les goûts.
France 2 : Quelle épreuve a particulièrement mis les nerfs des candidats en pelote ?
Olivier Minne : Celle du saut à l’élastique est toujours aussi redoutable et redoutée. Et je dois dire que cette année, cette épreuve a occasionné pas mal de sueurs froides… Cette séquence continue d’être un moment phare de l’émission. Sinon, le nouveau restaurant de Willy – qui prépare des spécialités du monde entier – réserve de savoureux moments, aussi drôles que stressants…
France 2 : Cette saison est la 11e pour vous. Êtes-vous toujours sous l’emprise de la magie ?
Olivier Minne : J’ai même été candidat du jeu pour la première fois en 1995 ! Il y a 18 ans, vous imaginez ? Entre le Fort et moi, c’est donc une vieille histoire. Pourtant, sincèrement, je n’arrive pas à être blasé. Vraiment. Cet endroit est tellement surréaliste. Ce monument historique, perdu au milieu de la mer, soumis aux caprices des marées… Ce vaisseau de pierre qui accueille une centaine de personnes prêtes à faire fonctionner cette immense machine qu’est Fort Boyard… Chaque année, je renouvelle donc l’aventure avec un même appétit et la joie, intacte, de retrouver toute l’équipe.
France 2 : Quelles sont les forces et les difficultés de l’exercice ?
Olivier Minne : Cette absence de monotonie, justement. Car même si des épreuves reviennent d’année en année, les nouveautés apportées sur le jeu m’obligent à ne pas me reposer sur mes lauriers ! Pour moi, la remise en question est permanente : je réfléchis beaucoup à la manière dont je vais présenter les nouvelles épreuves, expliquer les règles. Je me dois aussi d’être réactif face aux candidats qui, eux, les découvriront et les jugeront.
En ce qui concerne les difficultés de l’exercice, elles sont avant tout physiques. Car aujourd’hui, je présente seul l’émission et suis donc aux côtés des candidats du début à la fin. Je cours avec eux d’une cellule à l’autre, en tâchant de reprendre mon souffle en un quart de seconde afin de présenter l’épreuve suivante. Sans oublier de rebondir sur l’humour des candidats réunis devant la cellule ! Disons qu’il faut un bon niveau de cardio pour animer Fort Boyard !
France 2 : Suivez-vous une préparation physique avant le tournage ?
Olivier Minne : Non car, même si je m’y suis mis sur le tard, je pratique le sport depuis de nombreuses années. Mais il est vrai que Fort Boyard est une vraie course de fond. Pendant le tournage du jeu, je monte et descends du Fort une vingtaine de fois par jour.
France 2 : Comment expliquez-vous la longévité de ce jeu ?
Olivier Minne : Cette longévité fait partie des secrets, des inconnues. Pourquoi une chanson, plutôt qu’une autre, va-t-elle s’inscrire dans la mémoire collective ? Le succès est souvent bien difficile à expliquer… Après, il existe, bien évidemment, des données plus objectives, comme les valeurs véhiculées par l’émission : le dépassement de soi, l’effort consenti par tous, pour les autres – une association – et non pour soi. Et puis, le fait que derrière chaque porte se cache un univers surprenant, auquel on ne s’attend pas. Car même si certaines épreuves sont connues des candidats, une fois dans la cellule, tout devient différent pour eux.
Tout se vit « sur le fil »… Et même les plus grands champions sportifs, qui s’entraînent toute l’année, peuvent faillir… Je crois que le téléspectateur est sensible à tout ça, à tout ce que l’être humain peut révéler comme faiblesses. Tout comme il est capable de vibrer face à un exploit, une prouesse – qu’il s’agisse de surmonter sa peur des insectes, du vide, de fournir un effort physique ou intellectuel. Ces émotions parlent à chacun. Et ce sont toutes ces couleurs de sentiments qui, à mon avis, traversent le téléspectateur. Avec le temps, certains, devenus adultes, sont certes devenus moins assidus. Mais ils mettent désormais leurs propres enfants devant l’émission. Une sorte de transmission, de passage de relais s’opère. Pour eux, Fort Boyard continue d’évoquer l’été, les vacances, un moment de détente. Et ce jeu fait et fera toujours partie de leurs bons souvenirs télévisuels…