Sur Fort Boyard, un nouveau personnage attend de pied ferme l’équipe de Sébastien Loeb. Dans la vigie du Fort, Francis Lalanne, alias Narcisse Lalanne, fourbit ses armes artistiques. Attention aux pièges !
France 2 : Vous êtes un des nouveaux personnages de Fort Boyard. Qu’est-ce qui vous a incité à participer à cette aventure ?
Francis Lalanne : Aventure est vraiment le mot qui convient : je suis un homme d’aventure ! C'est ce qui m’a plu. J’ai découvert que Fort Boyard était non seulement une aventure pour les candidats mais également pour les animateurs, techniciens, producteurs et tous les nouveaux personnages qui prennent part à la légende du Fort, à l’instar du fondateur, le Père Fouras.
France 2 : Vous rejoignez l’équipe de guests de la Boyard Academy. Quel rôle jouez-vous ?
Francis Lalanne : Nos personnages ont une double mission : créer une vie à l’intérieur du Fort, un peu comme dans un film de fiction, et fournir des indices aux candidats en leur proposant des jeux. Comme le chef, joué par Willy Rovelli, qui leur fait manger des choses ignobles, mais aussi le Père Fouras, la princesse Blanche, interprétée par Delphine Wespiser, les frères Bogdanov, qui offrent des jeux scientifiques, et ce nouveau personnage que j’incarne : Narcisse Lalanne, le professeur des arts et des lettres. Il invite les participants à se risquer à des jeux intellectuels, à s’exercer à un art, notamment la peinture, la poésie, le chant... dans des conditions impossibles. Ils sont amenés par exemple à chanter en compagnie d’insectes et de serpents. Narcisse a même inventé, pour les tester, un drôle d’instrument de musique, le « Boyardophone ». Il s’agit de l’apprivoiser, et ce n’est pas une sinécure !
France 2 : À quoi ressemble Narcisse Lalanne ?
Francis Lalanne : Avec la production, nous nous sommes inspirés des caricatures qui ont circulé à mon sujet. On a ainsi créé un « moi » burlesque et drôle. J’ai vu là l’occasion de faire un pied de nez à mes détracteurs et d’inventer un personnage dans l’esprit de ceux de Lewis Carroll ou de Tim Burton. Narcisse Lalanne est complètement amoureux de lui ; il s’écrit des chansons d’amour ; il est en immersion totale dans son nombril et se définit comme le plus grand admirateur de Francis Lalanne. Narcisse nous a beaucoup fait rire pendant son élaboration, lors de nos séances de brainstorming.
France 2 : Vous lui avez créé un look aussi…
Francis Lalanne : J’ai pensé à Kenneth Branagh, alias Gilderoy Lockhart dans Harry Potter. Narcisse porte ce genre de costume de la fin du XIXe siècle en Angleterre. Une redingote, un chapeau haut de forme, une canne, un look très dandy finalement, qui installe un petit décalage temporel en totale adéquation avec l’ambiance du Fort.
France 2 : En quoi jouer un personnage dans un jeu est-il particulier ?
Francis Lalanne : Je peux vous dire que, en presque 40 ans de carrière, j’ai fait beaucoup de choses et dans tous les domaines : le cirque, le théâtre, la danse, le chant... J'ai exploré tous les univers du spectacle. Mais pour moi, cette expérience restera un des exercices les plus complexes, les plus difficiles que je n’ai jamais eu à accomplir. Cela demande une concentration de dingue. En même temps, il faut appréhender des phénomènes extérieurs qu’on ne contrôle absolument pas. Tout ça dans les conditions du direct, puisqu’il faut respecter la règle du jeu. D’ailleurs, je me sens plus costaud, aujourd’hui dans mon propre art, depuis que j’ai joué Narcisse sur le Fort.
France 2 : Qu’avez-vous appris ?
Francis Lalanne : À gérer l’imprévisible en permanence et la manière de rendre cet imprévisible prévisible en collant à un parcours bien dessiné. Je conseille cette pratique de la concentration à tous les acteurs. On m’a demandé comment j'appelais cet exercice, j’ai répondu « anim’acteur ». Je trouve que cela résume parfaitement la complexité de l’enjeu : être en contrôle de tout, de soi-même et de l’environnement.
France 2 : Vous aviez participé à Fort Boyard en 2005. Quel souvenir en gardez-vous ?
Francis Lalanne : Excellent ! J’y ai même obtenu un record : je suis le seul à avoir trouvé le mot de la fin avec seulement deux indices ! J’étais capitaine d’équipe, en remplacement de mon ami le prince Albert de Monaco qui venait de perdre son père. Nous n’avons pas été très bons, et tous voulaient enfermer un coéquipier pour obtenir un indice de plus. Mais j’ai refusé et j’ai réussi à résoudre l’énigme qui ouvre la salle du trésor. En plus, nous avons récolté la troisième plus grosse cagnotte pour l’AMAD, l’association du prince Albert. J’étais tellement content que je me suis déchiré un muscle en faisant un faux pas, et j’ai fini le jeu à cloche-pied.
Interview réalisé par le service presse de France 2
Propos recueillis par Diane Ermel